Pourquoi, alors que l’entretien d’embauche a abouti sur un contrat de travail, que l’on a célébré la nouvelle, que le plan de carrière continue de tracer sa route, nous arrive-t-il d’appréhender autant l’intégration au sein de la nouvelle entreprise ?
La rentrée des classes
Le cartable est calé sur les épaules. Il froisse légèrement le dos de ce nouveau chemisier ou de cette belle veste bien repassés. Trousse et boîte à lunettes sont à portée de main dans le sac passé au crible trois fois ces dernières 24 heures. La grande porte s’ouvre sur le comptoir de l’accueil. La voix est faiblarde, le sourire forcé et de circonstance. « Je suis… je commence aujourd’hui… j’ai rendez-vous avec Madame… ». La boule au ventre ne s’est pas décrochée depuis 3 jours. On reconnaît sa nouvelle N+1 qui s’approche énergiquement, main droite tendue (quoique, en ce moment…) et dont le regard et les questions nous ont tant motivés durant les entretiens… mais rien n’y fait. Au bout de longs couloirs (pourvu qu’ils ne finissent jamais !..), la salle de classe est là. Je suis définitivement sorti de ma zone de confort. On tapote frénétiquement les claviers, on parle du weekend, on se propose des cafés… bref, on se connaît, ici ! « Bonjour »… « Merci d’accueillir », « je vous présente », « voici votre poste », etc.
Il arrive que le premier jour nous éclate au cœur comme en ces premiers jours de septembre, où l’on devait lâcher la main du parent présent, devant le portail de l’école.
Nouveau boulot, nouvelle année !
Et pourtant ! Que n’a-t’on pas réalisé pour en arriver là ? On s’est formé, on a étudié, on a parfois quitté un job, on a été choisi. Oui, choisi. Les voyants sont au vert. Comme la motivation. L’envie tape fort dans la poitrine. Alors ?!
Alors il faut apprendre à prendre de la hauteur. Parce que l’on a pris le temps de préparer cette « rentrée ».
Allez, on checke :
- connaissance de l’entreprise et de son organisation : OK
- connaissance de sa future mission : OK
- début de l’observation des habitudes et des comportements : OK
- volonté de créer du lien : OK
- communication bienveillante et écoute active : en cours
- prendre son temps pour s’intégrer : d’accord (il faudra se le remémorer).
C’est sans doute un nouveau départ, mais pas une page blanche. On arrive avec ses compétences, sa formation, son caractère, ses idées, et parce que le choix s’est porté sur sa candidature. Et l’entreprise citoyenne est là pour m’accompagner, par l’écoute, la formation, les entretiens, la disponibilité, etc.
Les équipiers ont un rôle à jouer
Sur nos épaules ne repose pas l’entièreté de l’intégration. Le terrain doit être préparé par les autres. Les RH et la hiérarchie sont là, bien sûr. Mais les collaborateurs directs sont en première ligne. Disponibles, à l’écoute, anticipant les demandes, rassurants. C’est à ce moment-là que l’on peut se faire sa première idée. C’est lorsque le lien naît que l’on peut l’alimenter, lui apporter sa touche. Alors on fait partie de l’équipe. Pour peu que l’on lui montre son envie de participer au bien commun ! La confiance et l’estime des autres, ça se gagne.
Maintenant, on peut sortir sa trousse et sa boîte à lunettes de son sac…
Ce soir, je raconterai ma première journée avec le sourire à la maison.